- 8h ce dimanche matin,  c'est un groupe de 9 coureurs dont 5 de club extérieur au rendez-vous sous un ciel très chargé.

- Nous partons en direction du bas du bourg et là commence une averse lorsque nous entamons la légère montée pour rejoindre le rond-point de la nationale. Nous poursuivons vers la Remuee avec un vent tres fort et une cadence des meilleurs qui fait mal. Lors de la traversée de la Remuee, la pluie est très forte et les imperméables sont de sortie. La suite par les routes de campagne nous amènes vers la Cerlangue, toujours sous la pluie puis la descente vers Tancarville bas avec de la prudence car les freins ne répondent plus très bien.

- Le moral en a pris un coup avec ce temps pourri et nous décidons de retourner vers Lillebonne en passant par Radicatel avec toujours une grosse allure. A Lillebonne, décision est prise de revenir vers Bolbec et de montée le long faux-plat de la route de la source qui mène à Beuzevillette. La pluie s'est arrêtée, maintenant que nous sommes trempés !!! En haut, une camionnette arrive avec les warnings et nous informe qu'un groupe d'une vingtaine de coureurs arrive car c'est le "Cyclothon" de Gruchet.

- Nous retrouvons plusieurs coureurs connus et cela nous plaît bien alors la question ne se pose plus, nous poursuivons avec eux. Direction Trouville-Alliquerville puis nous filons parmi les petites routes pour se retrouver au pied de la côte de Anquetierville. Une bonne côte, bien longue qui éclate le groupe mais au final, tout le monde s'attend en haut. Petite photo de groupe puis c'est reparti à travers la campagne pour rejoindre la route vers Grancamp puis Lintot. Traversée du bourg puis nous rejoignons la descente de la source de Beuzevillette. 

- Retour ensuite vers Gruchet avec l'ensemble du groupe puis pour nous c'est la route vers Bolbec après 68 km. Tout compte fait, sympa d'avoir pu rouler avec un bon groupe et sous une météo qui s'est calmé entre-temps.

- En ce dimanche matin, le ciel est très couvert et donc à 7h30, nous ne sommes que 6 coureurs à braver cette météo.

- Un circuit assez exigeant avec des côtes et des raidillons et du vent tout du long. Heureusement, nous avions 2-3 coureurs costauds pour nous emmener sur un rythme bien soutenu. Pour ma part, le retour après l'étape du tour fait un peu mal aux jambes mais rien de tel pour remettre tous les muscles en place.

- C'est donc 95 km que nous avons au retour avec un 28.8 de moyenne qui est très bien vu ce circuit et cette météo venteuse.

- voici donc avec un peu de retard le résumé de "mon étape du tour" qui se déroule entre Briançon et L'IZOARD sur une distance de 181 kms avec 2 cols ( col de Vars long de 9.3 kms et le col de L'Izoard long de 14 kms).

- Dimanche 16 juillet, 4h du matin, c'est l'heure du réveil pour le jour " J " avec un bon petit déjeuner puis je me prépare ( maillot, cuissard etc..). Ca y est !! je suis prêt et donc je prend la route vers Briançon avec un passage par le Galibier où les camping-cars sont déjà prêt pour le passage du tour dans 3 jours. La route n'est pas facile en montagne et donc prudence puis après 1h de route, j'atteins la ville de Briançon. Dès l'entrée en ville, je suis pris en charge par les bénévoles qui m'oriente vers un parking souterrain avec ticket payé par l'organisation pour toute la journée, super !!

- Je prépare mon vélo, mes bidons et mes barres énergétiques puis un sac de rechange et je me dirige vers le village du tour pour déposer mon sac. Encore un bon accueil d'une bénévole qui me dit en plaisantant , je vous attend pour midi !!. La ville est déjà en effervescence avec cet afflux de cycliste car le 1er départ est donné à 7h. Pour ma part je profite un peu de l'ambiance puis vers 7h30, je me dirige vers le sas numéro 12, celui des dossards de 12000 à 13000. Là, c'est une grosse cohue car c'est pas facile de se déplacé avec le vélo mais encore une fois, le service d'ordre nous dirige bien. Voilà, je suis enfin dans le sas et maintenant, l'attente va être longue car mon départ est à 8h30. Pendant tout ce temps, cela me permet de discuter avec d'autres coureurs malgré une petite fraîcheur qui refroidi les muscles.

- Depuis 7h, nous entendons au haut-parleur les départs se succéder avec une grosse ambiance. Notre sas commence à avancer vers la ligne et je commence à entrevoir le portique de la ligne de départ. 8h20, notre peloton est en arrêt devant la ligne et nous voyons le compte à rebours qui tourne toujours sous les acclamations du public qui est déjà nombreux le long des barrières. J'ai a ce moment, la boule au ventre car le menu qui m'attend me fait peur.

-8h30 pile, ca y est !!! le départ est donné et nous partons sur une route nationale bien large et d'entrée de jeu, le rythme est élevé puisque mon compteur affiche entre 35 et 40 km/h.. je sais que je ne devrais pas mais comme tous, je suis pris dans la meute et je ne veux pas lâcher un bon groupe. La route s'élève avec un bon faux-plat  de 3% qui fait s'étirer le peloton et je me place bien car en plus un petit vent latéral vient perturber tout le monde sur une route sans abri. La cadence se poursuit toujours a bonne allure et nous dévalons vers St Crépin après 20 km de course. Je suis maintenant libéré de mon stress et je me maîtrise car la route est encore longue.

- Après St Crépin, virage à droite avec passage de voie ferrée et une foule immense pour nous acclamées puis nous nous retrouvons sur des petites routes de campagne avec une succession de plusieurs raidillons pas très long mais bien pentus. Le peloton est pratiquement en file indienne tellement ça roule.. Les raidillons se passent sur le grand plateau pour ma part mais en évitant de tirer trop grand quand même. Les petites routes défilent devant nous avec 1 à 2 descentes assez dangereuses à négocié mais je les passe sans encombre malgré mon niveau moyen en descente. Nous sommes en direction de Embrun avec au passage plusieurs villages avec des décorations pour le tour mais surtout une ambiance au bord de la route digne du tour pour les pros. Je me sens bien et mes jambes sont bonnes donc je me maintient dans un groupe qui roule a ma convenance. La route est toujours belle avec ce qui est appréciable, aucun véhicule puisque les routes sont fermées à la circulation. Nous sommes a presque 50 km de fait et le 1er ravitaillement arrive au nivau de la ville de Baratier. 

- Je me rend sur les différents stands pour me restaurer en alimentation et liquide avec au passage des photos. Après cet arrêt important pour le corps, je repars avec d'entrée un faux-plat qui pique un peu suite à l'arrêt. Je gère tranquille puis je réintègre un peloton qui tourne bien. Nous sommes dans des paysages magnifiques et j'en profite tout en gardant un bon rythme. Direction Savines-le-lac avec une descente annoncée très dangereuse au dessus du lac de Serre-Ponçon. Certains dévales à grande vitesse et il est a déploré 2 chutes dont une avec un cycliste qui passe par dessus la rambarde... ça vous refroidi un peu !! Pour moi, c'est tranquillement que je fait cette descente avec même un arrêt au milieu pour prendre une photo du lac et de ses beaux paysages.

- Je repars en restant prudent puis nous nous dirigeons vers la 1ère côte du jour, celle des "demoiselles coiffées". La foule est toujours aussi nombreuse sur le bord de la route dans les communes traversées. Je suis au pied de la côte des demoiselle, longue de 4 km et classée en 3 ème catégorie avec un pourcentage de 5.2% de moyenne. La forme est toujours là donc je me met à un rythme correct et le maintient tout du long avec au passage, des coureurs déjà en difficultés. En haut, je m"arrête pour faire une petite photo souvenir puis je me relance sur une route toujours escarpé avec des paysages toujours aussi sompteux.

- Nous abordons maintenant toute une vallée avec de chaque côté des murs de roche et une chaleur qui commence à grimper. Le rythme s'est calmé d'un coup car le profil de la route est un très long faux-plat de 3-4 % qui commence a faire mal aux "cannes" a tous. Je suis toujours en grand plateau mais à l'arrière, la roue libre est en train de partir à gauche... A ce moment, je crois que j'ai pris conscience de ce qui m'attendait. La chaleur commence a faire son effet et l'hydratation est importante. Sur la route c'est un 28-30 ° et le bitume commence a fondre. Cette route est interminable en direction de Thuiles puis de Barcelonnette où un ravitaillement nous attends.

- Barcelonnette, l'arrêt pour le ravito est vraiment nécessaire pour remplir les bidons et surtout pour se rafraîchir car la chaleur commence a faire son effet. Nous sommes a ce moment a 100 km de fait et je sais que le plus dur arrive !! Je repars parmi un groupe et j'essai de m'y maintenir pour garder un bon rythme et ne pas être seul car même si nous sommes nombreux au départ, le peloton est très parsemé après 3h30 de course. Les routes qui se succèdent sont toujours en faux-plat qui use les organismes. Un dernier petit ravito en eau se trouve devant moi alors que nous arrivons au pied du col de Vars.

- Les choses sérieuses commencent avec le 1er col et des pentes au départ entre 6 et 7 %. Les jambes sont bien et je monte a mon train sans me mettre dans le rouge avec évidement petit plateau et entre le 25 et 28 dents. Au fur et a mesure de la montée, la pente se fait plus dure avec vers le 5 ème kilomètre du 10%. Il y a du monde sur toute la largeur de la route et l'on voit bien que la souffrance commence a être là. Alors que l'on aborde des pentes jusqu'à 11%, une crampe fait son apparition au niveau de la cuisse droite. Je me tord de douleur et suis obligé de mettre pied à terre pour me masser. A ce moment, j'en prend un coup au moral car je me sentais bien avec de la force dans les jambes mais ces maudites crampes me rattrape toujours... Dans la tête, je me dis que je vais vivre un calvaire si cela continue !!

- Massage, massage tout en faisant quelques mètres à pied puis je remonte sur mon vélo en essayant de ne pas forcer mais pas facile à faire dans des pentes qui oscille entre 8 et 10 %. Je vis un calvaire mais je m'accroche car la route est encore longue. Je vois la pancarte du dernier kilomètre et je me redresse sur mon vélo pour finir ce col qui a dut en surprendre plus d'un, a commencer par moi.. Le sommet est là et c'est une délivrance pour moi et pour bien d'autre cycliste avec un ravito au sommet qui permet de se remettre d'aplomb.Je me restaure bien et bien sûr je m'hydrate bien en prenant le temps de souffler. J'en suis a 132 km au sommet et le reste à venir est encore d'une folie alors je me remotive tandis que ma crampe n'est plus là mais la question est pour combien de temps ????

- La suite du circuit est sous forme de descente sur environ 20 km et j'en profite pour me refaire une santé tout en continuant a bien rouler car malgré le col de Vars la moyenne est toujours au dessus des 29 km/h. Nous filons vers Guillestre sur des routes toujours aussi belle avec un public qui répond présent avec des encouragements qui font du bien. A Guillestre,au 155 ème kilomètre, 29 de moyenne, c'est le dernier ravitaillement complet et il y a foule devant les stands. La chaleur est accablante et tout le monde cherche de l'eau pour remplir les bidons et se réhydrater avant le dernier gros morceau de la journée. Les tuyaux d'arrosage sont de sortis pour refroidir le moteur et ça fait du bien. Je me restaure bien en essayant de trouver un coin d'ombre et je savoure cet instant avec la fatigue qui est bien présente mais mes jambes sont mieux et je sens que j'ai encore de la force.

- C'est reparti maintenant en direction de L'Izoard mais avant, il y a toute une vallée après Guillestre qui est en faux-plat de 3-4 % et cela use bien les jambes même si l'allure est redescendue. Le paysage est magnifique entre ces gorges du " combe du Queyras" avec passage sous tunnel qui nous met un peu à l'ombre mais à la sortie, la chaleur redevient étouffante. Au bout du faux-plat, c'est virage a gauche et là, c'est les 14 km d'ascension de L'Izoard qui se dresse devant moi. La pente est entre 4 et 7 % pour démarrer mais avec un vent de face gênant sur les 5 premiers kilomètres. Je me sens a ce moment encore très bien et les jambes répondent bien avec un rythme de 11-12  km/h. La chaleur pèse bien sur l'organisme et il me faut boire régulièrement tout en m'aspergeant le cou et la tête pour garder ma lucidité.

- A partir du 8 ème kilomètre, les pentes passent entre 9 et 10 % de moyenne avec des passages plus fort encore sur quelques centaines de mètres.Un dernier point d'eau est situé au niveau du 170 ème kilomètre, un peu après Arvieux. J'en profite pour refaire le plein et je repars mais je commence a sentir ma crampe revenir. Je met pied à terre puis me masse pour essayer d'atténuer ce début de douleur mais je sais que le mal est là et que je m'apprête a vivre un calvaire. Je repars et quelques mètres plus loin, la crampe fait réellement son apparition. Obligé de m'arrêter une nouvelle fois et là, c'est une douleur terrible qui me traverse la cuisse gauche et le massage n'y fait rien. J'essaie de m'étirer mais la douleur est très forte et j'arrive pas a m'en défaire. Je décide de marcher un peu mais pas évident avec des chaussures de cyclisme, je m'appelle pas Christopher Froome comme dans le Ventoux !!!!

- La douleur se passe un peu donc je remonte sur mon vélo mais dans des pentes a 10%, c'est pas facile. J'arrive a repartir avec cette douleur encore présente et cette fois, c'est la cuisse gauche qui est prise de crampe. Juste le temps de défaire mes cales et la douleur est de nouveau terrible. Je n'en peux plus avec les crampes sur les 2 jambes qui me font une douleur terrible alors que je sentais que j'avais encore de la force pour grimper ce col. Je suis à terre a cause de ces foutues crampes et mon moral est au plus bas car il me reste encore 6-7 km à faire. Je ne suis pas le seul à souffrir car énormément de coureurs sont étalés dans le fossé, a bout de souffle, a la recherche de l'ombre et comme moi, pris par les crampes. Je décide de continuer un peu à pied avec des pentes au niveau de " Brunissard" très raides.Je remonte de nouveau sur mon vélo mais les crampes me rattrapent toujours. Je prend le temps de me réhydrater puis je repars.

- J'arrive au niveau des stèles de Fausto Coppi et Louison Bobet à l'endroit que l'on appel la "case déserte". Je suis mieux mais je prend le temps de prendre une photo car peu m'importe le chrono, le but c'est d'arriver en haut. Je repars avec des crampes qui ont enfin disparues et j'arrive a terminer les 3 derniers kilomètres qui sont dans les 10% avec une allure correcte après toutes ces galères. La pancarte " dernier kilomètre" s'affiche devant moi et c'est sous les acclamations des nombreux spectateurs que j'avance avec les autres coureurs. Je franchi la ligne d'arrivée en serrant le poing car JE L'AI FAIT !!.

- Après tant de souffrance dans ce col de L'Izoard, je suis fier de l'avoir fini car il y a eu beaucoup d'abandon sur cette étape. Au bout de cette aventure, la photo s'impose avec encore la force de levé mon vélo en signe de victoire.

- Après un dernier ravitaillement en haut avec toujours des bénévoles au petit soin et avec des mots sympas,il faut redescendre sur 20 km en vélo jusqu'à Briançon mais là, c'est du plaisir pour finir et donc se rendre au village du tour pour recevoir ma médaille et bidon puis un repas ( des pâtes) offert par l'organisation. Je prend mon temps pour manger le plat mais surtout je savoure mon exploit car pour moi, c'en ai un .

- Maintenant, c'est retour à la voiture puis je reprend la route vers Valloire avec des souvenirs pleins les yeux.

- Un grand MERCI à l'ensemble des bénévoles pour l'accueil et à l'organisation très bien tenue. Une expérience à vivre et que je recommande.